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Emergence de la soci?©t?© de la connaissance

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2007-12-19No history Add My version 
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"Emergence de la soci?©t?© de la connaissance". In French. I have other mindmap http:// www.ieifdc.net 
 
outline 
=============================================================
Emergence d'une soci?©t?© de la connaissance
=============================================================



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1 Nouvelles relations entre l'homme et le savoir
-------------------------------------------------------------


1.1 Acc??s ?  l'information

1.1.1 Multiples

1.1.2 Internet

1.1.3 M?©dia

1.1.4 Education

1.2 Gestion de l'information

1.3 Diffusion de l'information

1.3.1 e-learning

1.3.2 Blog

1.3.3 Autres

1.4 Conservation de l'information

1.4.1 Disques dur

1.4.2 nouveaux supports


-------------------------------------------------------------
2 Emergence de nouveaux concepts (voir wikip?©dia)
-------------------------------------------------------------


2.1 ?‰conomie du savoir

2.1.1 Les expressions ?©conomie du savoir, capitalisme cognitif, ?©conomie de la connaissance ou encore ?©conomie de l'immat?©riel, en d?©bordant l'aspect ?©conomique soci?©t?© de la connaissance, d?©signent ce qui serait une nouvelle phase de l'histoire ?©conomique dans laquelle, selon certains ?©conomistes, nous sommes entr?©s depuis la fin du si??cle dernier (ann?©es 1990).

2.2 Connaissance

2.3 Sciences cognitives

2.3.1 Les sciences cognitives sont un ensemble de disciplines scientifiques visant ?  l'?©tude et la compr?©hension des m?©canismes de la pens?©e humaine, animale ou artificielle, et plus g?©n?©ralement de tout syst??me cognitif, c'est-? -dire tout syst??me complexe de traitement de l'information capable d'acqu?©rir, conserver, et transmettre des connaissances

2.4 Intelligence ?©conomique

2.4.1 Subtopic

2.4.2 RAPPORT



pr?©sent?© au nom de la section des finances
par M. Roger Mongereau, rapporteur

Le 5 juillet 2005, le Bureau du Conseil ?©conomique et social a confi?© ?  la section des finances la
pr?©paration d'un rapport et d'un projet d'avis sur " Intelligence ?©conomique, risques financiers et strat?©gies
des entreprises ".
La section a d?©sign?© M. Roger Mongereau comme rapporteur.
Pour informatio n, la section des finances a successivement entendu :
- M. Alain Juillet, Haut responsable charg?© de l'intelligence ?©conomique au secr?©tariat g?©n?©ral de la D?©fense
nationale
- M. Bernard Carayon, d?©put?© du Tarn, charg?© par le Premier ministre d'une mission de structuration et de
coordination de l'information aux entreprises en mati??re de normes aupr??s du ministre de l'?‰conomie, des
finances et de l'industrie ;
- M. Christian Harbulot, directeur de l'?©cole de guerre ?©conomique ;
- M. Jean-G?©rard Blanc, directeur de l'information ?  la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP)
;
- M. Bernard Massas, d?©l?©gu?© g?©n?©ral d'Ucaplast, Union des syndicats de PME du caoutchouc et de la
plasturgie accompagn?© de M. Vincent Lemaitre, directeur g?©n?©ral d'Heurteaux, manufacture de caoutchouc
;
- M. Jean-Michel Roulet, pr?©sident de Mission interminist?©rielle de vigilance et de lutte contre les d?©rives
sectaires (Miviludes). Le rapporteur les remercie vivement pour l'aide apport?©e et y associe toutes les
personnes avec lesquelles il a pu avoir d es entretiens (vo ir liste en annexe). Les Conseils ?©conomiques et
sociaux r?©gionaux ont tous ?©t?© interrog?©s sur les travaux qu'ils avaient pu mener sur ce sujet. En o utre, le
rapporteur a effectu?© une mission ?  Lille aupr??s de l'Agence pour la diffusion de l'in formation tech nologique
(ADIT) et une mission d'information aux ?‰tats-Unis (voir en annexe).




2.4.2.1 INTRODUCTION

2.4.2.2 I - DES FAITS AU CONCEPT D'INTELLIGENCE ?‰CONOMIQUE


Avant de d?©finir un concept souvent flo u ou aux conto urs mouvants, il est sans doute utile, pour mieu x
l'appr?©hend er, de rappeler le contexte, l'historique et l'actualit?© du sujet.


2.4.2.2.1 A - L'HISTORIQUE


On peut estimer que l'id?©e d'intelligence ?©conomique a exist?© avant la
lettre et qu'elle est au moins concomitante aux ?©changes et ?  la
naissance de l'?©conomie de march?©. Elle a d'ailleurs ?©t?© mise en ?©vidence
par Fernand Braudel lors des nombreuses ?©tudes qu'il a men?©es sur la
mont?©e en puissance des grandes villes marchandes entre le XV?? et le
XVIII?? si??cle2. La rivalit?© entre les villes du nord de l'Italie et les villes
flamand es est ?  l'origine d'offensives commerciales, d'espionnage
?©conomique et m??me de contrefa?§on. C'est en copiant le sceau des
tisserands italiens que les flamands ont d?©tourn?© une partie du march?© du
textile ?  leur profit. La Grande-Bretagne ?  l'?©poque coloniale n'a fait que
reproduire le comportement des V?©nitiens qui collectaient, gr??ce ?  leurs
comptoirs, les informations en provenance du monde m?©diterran?©en...
Quant aux guerres napol?©oniennes, elles ont aussi d?©montr?© l'importance
du renseignement ?©conomique dans la conduite d'une guerre
conventionnelle3 : " blocus maritime dirig?© par la couronne britannique
contre l'empire napol?©onien, blocus continental impuls?© par Napol?©on 1e r
contre les Anglais... La Premi??re Guerre mondiale a confirm?© la
juxtaposition d'op?©rations militaires et de manipulations informationnelles
dans ce qu'il est convenu d'appeler les pr?©misses de la guerre
d'information ".
Apr??s la Chute du mur de Berlin, les moyens et les technologies d?©ploy?©s
?  des fins de Guerre froide ont pu ??tre utilis?©s dans la comp?©tition
?©conomique. Dans un autre registre, la mondialisation a progressivement
modifi?© les politiques publiques nationales (privatisations, d?©planification).
Pour autant, les illusions des ann?©es qui ont suivi la Chute du mur de
Berlin et l'effondrement de l'Union sovi?©tique ont fait long feu : le monde o??
la charte de l'Organisation des Nations unies (ONU) serait respect?©e et o??
les ?‰tats reculeraient au b?©n?©fice de la justice et de la soci?©t?© civile
internationales n'est pas advenu. Devant les dangers auxquels la " guerre
?©conomique " expose les ?‰tats, une reprise en main sur certains secteurs
sensibles s'op??re m??me dans les pays les plus lib?©raux de la plan??te si
tant est que ces pays les aient un jour n?©glig?©s... En Europe, la
construction de l'Union europ?©enne a impliqu?© la moindre efficacit?© des
outils nationaux de politique ?©conomique sans que l'Union ne dispose, ? 
son niveau, d'instruments performants qui viendraient remplacer les
anciennes politiques.
2 Cit?© par Christian Harbulot dans le num?©ro 4 de la revue historique des Arm?©es, avril
2002
3 cf. citation 1
L'intelligence ?©conomique participe de cette d?©marche visant ?  r?©-assurer
la primaut?© du politique sur l'?©conomique. " Elle renvoie donc ?  une
nouvelle vision des relations entre acteurs politiques, administratifs et
priv?©s au sein de la sph??re nationale destin?©e ?  donner ?  l'?‰tat les
moyens d'??tre influent sur la sc??ne internationale "4.


2.4.2.2.2 B - LE CONTEXTE


La mondialisation offre de nouvelles opportunit?©s dans le monde entier
mais accro?®t aussi les risques et les diversifie. Les pays ?©mergents et
en d?©veloppement participent d?©sormais ?  l'?©change international en
partenaires soucieux d'en tirer ?©galement parti en exploitant leurs
avantages comparatifs : possession de mati??res premi??res, bas
salaires etc. Les prix ne sont heureusement plus le seul crit??re pour
emporter un march?© : l'avance technologique et la course ?  l'innovation
deviennent des facteurs cl?©s de diff?©renciation. Cette concurrence
exacerb?©e donne ?  la ma?®trise de l'information pertinente, ?  la rapidit?©
de r?©action et au d?©cryptage des menaces adverses une importance
redoutable.
Tout s'acc?©l??re. L'industrialisation date de 150 ans seulement, depuis
60 ans, les services sont devenus pr?©dominants et d?©sormais, on est
entr?© dans le monde du savoir et de la connaissance. La courbe des
savoirs disponibles, qui s'?©levait lentement jusqu'aux deux derniers
si??cles, se redresse fortement depuis et explose r?©cemment.
D?©sormais, la connaissance est la ressource strat?©gique par
excellence.
Le traitement de l'information devient crucial dans ce contexte. La veille
consiste ?  rester ?  l'aff?»t de toute information utile. Mais l'intelligence
?©conomique va bien au-del? . Elle est l'instrument indispensable ?  la
gestion raisonn?©e de la complexit?©. Il s'agit tout ?  la fois de d?©tecter
les opportunit?©s et les meilleurs moyens de les exploiter, de pr?©voir et
analyser les risques potentiels, de prot?©ger des informations ou des
donn?©es sensibles... Dans une
masse trop abondante d'informations, il s'agit ?©galement de trier,
d'identifier l'essentiel en hi?©rarchisant, d'organiser la tra?§abilit?© des
informations, d'op?©rer des rapprochements, de construire des sc?©narios
intelligents, de comprendre la strat?©gie des autres, les capacit?©s des
divers acteurs... Enfin, l'information doit ??tre synth?©tis?©e et partag?©e ? 
bon escient.
Les nouvelles technologies de l'information sont un outil essentiel dans
ce processus. L'intelligence ?©conomique aujourd'hui est au c?“ur du
croisement de la mondialisation et des Nouvelles technologies de
l'information et des communications (NTIC). Elle suppose une aptitude
?  travailler en groupe et exige de tr??s gros moyens logistiques. Les
ressources humaines sont un ?©l?©ment crucial en la mati??re.
L'intelligence ?©conomique organise la collecte puis l'analyse quasi-
automatiques des donn?©es. Elle d?©bouche sur une intelligence
cognitive, qui vise ?  anticiper le comportement du concurrent, ?  deviner
sa strat?©gie avant la d?©cision finale. Il s'agit alors de l'utiliser aussi
comme un outil de management et non seulement dans une logique de
s?©curit?© et de protection. La concurrence d?©sormais porte moins sur
les produits que sur les connaissances (des technologies, des
process...). Elle exige recherche et innovation mais aussi traitement au
sens large des connaissances : collecte, analyse, diffusion,
protection... en un mot de l'intelligence ?©conomique afin de pr?©server et
d'accro?®tre la comp?©titivit?© d'une zone donn?©e. Au demeurant, la
Strat?©gie dite de Lisbonne fait la part belle, dans l'Union europ?©enne, ? 
l'?©conomie de la connaissance.
C'est en ce sens, nous le verrons ult?©rieurement, que la France a
r?©cemment fait de l'intelligence ?©conomique une v?©ritable politique
publique engageant l'?‰tat dans la conqu??te pour l'acc??s aux march?©s.
Pourtant, la culture fran?§aise est peu port?©e ?  accepter, encore moins
?  valoriser, cette approche un peu laborieuse, soucieuse du d?©tail et
recourant largement ?  l'informatique. En cela, nous nous diff?©rencions
des pays anglo-saxons et de l'Extr??me-Orient (cf. infra E).

4 " Les fondements politiques de l'intelligence ?©conomique ", th ??se
soutenue en d?©cembre 2001 par Mme H?©l??ne Masson.


2.4.2.2.3 C - L'ACTUALIT?‰ DU SUJET


En France, des strat?©gies industrielles ont ?©t?© appliqu?©es avec succ??s
avant que le concept ne prenne une r?©elle signification : Jacques
C?“ur, Colbert... et plus r?©cemment la r?©ussite du programme de
production et de distribution d'?©nergie d'EDF, sous l'?©gide de la
puissance publique. Du strict point de vue de l'intelligence ?©conomique,
on peut distinguer plusieurs p?©riodes. Dans un premier temps,
l'intelligence ?©conomique a ?©t?© assimil?©e ?  la veille, qui n'en est que le
niveau de base. Ensuite, on a envisag?© de syst?©matiser les diff?©rents
types de veille : technique, informatique, financi??re... de les
d?©cloisonner et de r?©aliser ainsi une veille strat?©gique. L'approche
restait toutefois documentaire et inspir?©e des sciences de gestion. On
peut dater en France la vraie naissance du concept d'intelligence
?©conomique du d?©but des ann?©es 1990, lorsqu'il s'est enrichi des
apports du monde militaire transpos?©s ?  l'?©conomie en pr?©conisant une
d?©marche en quatre temps :
- la d?©finition d es besoins ;
- la recherche d e l'information utile ;
- la collecte et l'analyse de cette info rmation ;
- sa diffusion (?©tape tout ?  fait essentielle).
Ce processus est de type it?©ratif et re?§oit m??me un nom : " cycle du
renseignement ". L'information analys?©e est obtenue l?©galement (sinon,
il s'agit d'espionnage, ce qui est un autre sujet).
Deux rapports officiels ont donc fait date en la mati??re, apportant des
conceptions diff?©rentes de l'intelligence ?©conomique5 : celui de M.
Henri Martre au Commissariat g?©n?©ral au Plan (1994) et celui de M.
Bernard Carayon, d?©put?© du Tarn en juin 2003. La France, tr??s en
retard sur les pays anglo-saxons et nordiques (Su??de par exemple),
serait en train de se rattraper. En avril 1995, un d?©cret a cr?©?© un
Comit?© pour la comp?©titivit?© et la s?©curit?© ?©conomique, organe
consultatif compos?© de 7 personnes (un chercheur, des financiers...),
pr?©sid?© par le Premier ministre et charg?© de r?©aliser des travaux de
prospective ?  5 ans visant ?  construire des plans de recherche sur des
projets cibl?©s. Le d?©cret pr?©sente d'ailleurs une analyse int?©ressante
de l'intelligence ?©conomique. Apr??s une p?©riode d'activit?©, ce comit?©,
qui ne s'appuyait pas sur des moyens mat?©riels, budg?©taires et
humains appropri?©s, est tomb?© en sommeil, faute surtout d'int?©r??t
politique. Les sp?©cificit?©s du concept d'intelligence ?©conomique
n'avaient pas ?©t?© per?§ues.
L'id?©e de d?©cliner ce comit?© au niveau r?©gional n'a jamais ?©t?© mise en
?“uvre mais on retrouve aujourd'hui cette inspiration dans les antennes
de l'ADIT et des efforts sont actuellement en cours (cf. infra) . C'est
d?©sormais une r?©ponse culturelle et op?©rationnelle aux questions
pos?©es par la mondialisatio n et les nouvelles technologies de
l'information qu'il s'agit de mettre en oeuvre. L'?©conomie est devenue
tr??s d?©pendante des informations (bases de donn?©es, m?©dias...) et des
connaissances (brevets, licences...). Il est donc essentiel de bien
comprendre le contexte, les opportunit?©s et les menaces qu'il offre,
certaines tr??s classiques comme les strat?©gies de puissance ou les
enjeux g?©o-conomiques par exemple, d'autres plus nouvelles. Ceci
implique en particulier qu'une attention beaucoup plus soutenue soit
port?©e aux exp?©riences de natures diverses men?©es dans les autres
pays et ?  la d?©tection des " signaux faibles ".

En r?©sum?©, comme le disait M. Alain Juillet lors de son audition devant
la section des finances : " On comprend pourquoi l'intelligence
?©conomique arrive en force. En effet elle est a ctuellement le seul
moyen technique permettant d'aller chercher des informations dans le
monde entier, de les traiter, de d?©tecter ce qu'on appelle " les signaux
faibles ", des indications pour le futur qui sont int?©ressantes pour
donner ?  nos chercheurs, ?  nos entreprises, des ?©l?©ments qui leur
permettront de d?©velopper les innovations comp?©titives qui les feront
gagner. Le nom de ces techniques, c'est l'intelligence ?©conomique... ".
Cette d?©finition s'inscrit dans une prise de conscience nouvelle mais
essentielle qu'il faut sans cesse lutter contre la tentation de fragmenter
les questions ?©tudi?©es. Les interactions entre les ph?©nom??nes sont
riches d'enseignements, il convient de rapprocher sans cesse les
informations disponibles et de tirer les le?§ons des exp?©riences
historiques.
5 cf. introduction
Le renseignement ?©conomique est devenu un ?©l?©ment clef du dispositif.
Or, en France, il n'existe pratiquement pas... Il faudrait mieux
comprendre la dynamique de d?©veloppement et d'affrontement qui s'est
instaur?©e en temps de paix donc de mani??re diffuse et impr?©cise.
Ainsi, les techniques d e blanchiment d'argent sont anciennes.
Toutefois, depuis le 11 septembre 2001, le contr??le des flux financiers
s'est intensifi?© en raison notamment de la lutte contre le terrorisme.
D??s lors, les op?©rations en Bourse sont devenues un vecteur privil?©gi?©
de blanchiment d'argent. Il est relativement facile, gr??ce ?  des
manipulations de cours, d'acheter puis de vendre avec profit des titres
de soci?©t?©s cot?©es. Or, les flux mondiaux d 'origine criminelle sont
d'une importance consid?©rable : ils repr?©sentent environ le budget de la
France. Des bourses ?©trang??res ont d?©j?  connu de telles op?©rations qui
d?©stabilisent le march?©. En l'occurrence, les soci?©t?©s supports des
mouvements sont blanches mais les m?©thodes sont celles de
criminels. L'?‰tat est seul capable d e sanctionner de telles pratiques
par le biais notamment des autorit?©s de r?©gulation des march?©s et, si
n?©cessaire, de la justice p?©nale. Les risques financiers qui d?©coulent
de l'absence de mise en ?“uvre d'une strat?©gie d'intelligence
?©conomique, puisque tous les risques identifi?©s ont une traduction
financi??re, devraient suffire ?  d?©passer les r?©ticences culturelles ou
li?©es au co?»t financier de ces techniques. L'actualit?©, au travers de
d?©cisions strat?©giques prises r?©cemment, fournit d'abondants
exemples (Areva, European Aeronautic Defense and Space Company
(EADS)...).


2.4.2.2.4 D - UN CONCEPT ?? APPLIQUER D?‰SORMAIS ?? LA TOTALIT?‰ DU TISSU PRODUCTIF


Le concept d'intelligence ?©conomique est maintenant couramment
employ?© en France. Il n'est cependant pas exempt d'ambigu??t?©. Il
conserve en effet largement son sens moderne d'origine (anglo-saxon) :
renseignement, comment l'obtenir, l'interpr?©ter... m??l?© au sens latin
d'intelligence " inter-legere " (faire le lien, mettre en relation). En
fran?§ais, il n'existerait pas moins d'une vingtaine de d?©finitions de
l'intelligence ?©conomique ! Le concept est une construction complexe
et de nature transdisciplinaire : science politique, ?©conomie, gestion,
information, sociologie, psychologie, droit, philosophie... Il peut ??tre
interpr?©t?© de mani??re plus ou moins extensive. Ainsi, pour le d?©put?© M.
Bernard Carayon, l'?‰tat doit limiter son action ?  quelques secteurs-
clefs (a?©ronautique, d?©fense, industrie pharmaceutique, quelques
secteurs de l'agroalimentaire...) identifi?©s comme strat?©giques. Le reste
ne rel??verait pas de l'intelligence ?©conomique. L'?‰tat, en effet, doit
concentrer ses efforts sur les domaines dans lesquels la s?©curit?©
nationale, y compris sous ses aspects ?©conomiques, est en jeu et qui
conf??rent puissance et influence." L'intelligence ?©conomique est une
r?©volution culturelle construite sur une volont?© politique et un
consensus qui exclut la na??vet?© et le repli sur soi " (M. Alain Juillet,
Haut responsable ?  l'intelligence ?©conomique aupr??s du Premier
ministre).
C'est plut??t autour de la d?©finition de M. Alain Juillet que le Conseil
?©conomique et social a voulu conduire sa r?©flexion : " L'intelligence
?©conomique, c'est la ma?®trise et la protection de l'information
strat?©gique utile pour tous les d?©cideurs ?©conomiques. ". En effet, il
n'est pas interdit de penser que les m?©thodes de l'intelligence
?©conomique peuvent aussi utilement ??tre mises ?  la disposition des
Petites et moyennes entreprises (PME) qui forment l'essentiel du tissu
des entreprises fran?§aises et constituent le vivier principal des
cr?©ations d'emplois (cf. rapport et avis de Mme Fran?§oise Vilain adopt?©
en d?©cembre 2004). Il est essentiel pour le dirigeant de PME d'avoir
une r?©flexion strat?©gique : il doit savoir o?? il veut aller, il doit g?©rer
l'anticipation et baser ses d?©cisions sur des informations appropri?©es.
L'intelligence ?©conomique est aussi, pr?©cis?©ment, un outil de
structuration de la d?©cision : il s'agit en fait de combiner et de
rationaliser des outils connus (alerte, veille, lobbying, promotion,
analyse des march?©s, lutte contre les contrefa?§ons...).

Ces ?©l?©ments avaient d?©j?  ?©t?© identifi?©s dans le premier rapport
fran?§ais ?  faire date sur le sujet, le rapport du commissaire g?©n?©ral au
Plan Henri Martre, qui d?©finissait en 1994 l'intelligence ?©conomique
comme " l'ensemble des actions coordonn?©es de recherche, de
traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l'information
utile aux acteurs ?©conomiques. Ces diverses actions sont men?©es
l?©galement avec toutes les garanties de protection n?©cessaires ?  la
pr?©servation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures
conditions de qualit?©, de d?©lais et de co?»t ". Le grand m?©rite de M.
Carayon est d 'avoir su sensibiliser davantage, dans un contexte qui
?©tait ?©galement probablement plus favorable, les Pouvoirs publics qui,
enfin, ont impuls?© une v?©ritable politique publique autour de
l'intelligence ?©conomique. La cr?©ation, le 31 d?©cembre 2003, du poste
de Haut Responsable de l'intelligence ?©conomique en est une bonne
illustration.

En quelques ann?©es, l'intelligence ?©conomique est devenue une
discipline structur?©e, fond?©e sur des proc?©dures devenues plus
performantes gr??ce aux nouvelles technologies. L'Institut des hautes
?©tudes de D?©fense nationale (IHEDN) la d?©finit ainsi en 1999 : " Une
d?©marche organis?©e, au service du management strat?©gique de
l'entreprise, visant ?  am?©liorer sa comp?©titivit?© par la collecte, le
traitement d'informations et la diffusion de connaissances utiles ?  la
ma?®trise de son environnement (menaces et opportunit?©s) ; ce
processus d'aide ?  la d?©cision utilise des outils sp?©cifiques, mobilise
les salari?©s et s'appuie sur l'animation de r?©seaux internes et externes
".

On voit d?©j?  ici que l'intelligence ?©conomique est per?§ue comme une
discipline et qu'elle se diff?©rencie de la veille par son caract??re plus
large et plus offensif.
L'intelligence ?©conomique consiste en la ma?®trise, la protection et
l'utilisation de l'information strat?©gique pour tout acteur ?©conomique et a
pour finalit?©s, au niveau macro-?©conomique, la comp?©titivit?© du tissu
industriel, la s?©curit?© de l'?©conomie et des entreprises (et donc le
maintien ou le d?©veloppement de l'activit?© et de l'emploi) ainsi que le
renforcement de l'influence d 'un pays. Alliant une sensibilit?© ?  l'int?©r??t
g?©n?©ral et la compr?©hension de la n?©cessit?© du secret, elle ne peut
donc se r?©sumer ?  une attitude d?©fensive. Certes, la s?©curisation des
donn?©es et la lutte contre la contrefa?§on (cf. annexe sp?©cifique), plus
g?©n?©ralement la protection du patrimoine mat?©riel et immat?©riel des
entreprises fran?§aises sont des n?©cessit?©s. Mais il importe tout autant,
sans d oute m??me plus, de rechercher une attitude offensive, en
tentant de d?©couvrir et d'exploiter toutes les opportunit?©s.
Il faut que l'intelligence ?©conomique cesse d'??tre un gadget ou un
discours de port?©e g?©n?©rale. Elle doit devenir une vraie politique,
assortie d'une forte priorit?© au plus haut niveau de l'?‰tat. Dans un
monde ouvert et tr??s concurrentiel, il faut pouvoir se d?©fendre en
utilisant des armes appropri?©es et en connaissant celles des autres. La
France, en retard initialement, doit se donner les moyens de progresser
maintenant.


2.4.2.2.5 E - L'INTELLIGENCE ?‰CONOMIQUE DANS LES AUTRES PAYS


La France a pris conscience tardivement de l'importance de
l'intelligence ?©conomique. Pourtant, aujourd'hui, elle n'est pas si mal
plac?©e par rapport aux autres pays europ?©ens. Il reste que les pays
anglo-saxons et le Japon demeurent tr??s avanc?©s en la mati??re.

Le Japon, apr??s la Seconde Guerre mondiale, a reb??ti une large part de
son ?©conomie en copiant les produits occidentaux gr??ce ?  une collecte
minutieuse et syst?©matique de l'information tout azimut. Les salari?©s,
tr??s attach?©s culturellement ?  leur entreprise, ont ?©t?© incit?©s ?  utiliser
leurs d?©placements ?  l'?©tranger pour recueillir de multiples
renseignements de toutes natures. L'?‰tat a tr??s t??t centralis?© le
traitement de ces donn?©es par le biais de son minist??re du Commerce
(Jetro) et a longtemps ?©t?© ?  la pointe de l'intelligence ?©conomique,
poussant ainsi les am?©ricains ?  r?©agir.
D'autres pays semblent aussi plus r?©actifs, notamment les anglo -
saxons (traditionnellement plus en avance sur les questions
d'intelligence ?©conomique entendues sous le terme de
renseignement). Ainsi en Angleterre ont ?©t?© instaur?©s en 1993 les
Business Links qui ont pour objet d'offrir aux cr?©ateurs d'entreprise et
aux entreprises d?©j?  existantes un guichet unique (one stop shop) pour
les accompagner, les orienter et les conseiller avec ou sans soutien
financier. Cette exp?©rience aujourd'hui d?©velopp?©e en Angleterre
pourrait s'?©tendre progressivement sur l'ensemble du territoire du
Royaume-Uni.

Les Business Links sont des so ci?©t?©s ?  responsabilit?© limit?©e par
garantie. Cette forme juridique permet ?  des partenaires de s'associer
et de cr?©er une soci?©t?© sans but lucratif. Les soci?©taires se composent
g?©n?©ralement des autorit?©s r?©gionales et locales, des chambres de
commerce et des organismes de conseil aux entreprises. Leurs
conseils d'administration comportent souvent des entrepreneurs locaux.
Une fois constitu?©es, elles doivent obtenir le label Business Link et
s'engager contractuellement sur trois ans avec le bureau r?©gional du
Small Business Service (SBS) qui est un service d?©concentr?© du
minist??re de l'Ind ustrie et du commerce charg?© de d?©finir la politique
g?©n?©rale du gouvernement en mati??re d'aide aux PME. C'est lui qui est
en charge de l'animation, de la coo rdination, de la mutualisation et de
l'?©valuation des 45 Business Links r?©partis sur ses 9 bureaux
r?©gionaux, formant un maillage complet du territoire anglais.

Le contrat d?©taille des objectifs et des indicateurs chiffr?©s permettant
d'?©valuer la performance qui donne ?©galement lieu ?  une ?©tude d'impact
annuelle. La r?©mun?©ration du Business Link d?©pend de ses r?©sultats, il
est financi??rement int?©ress?© ?  l'accroissement de son activit?©. Les
Business Links sont per?§us comme des t??tes de r?©seau dans des
p?©rim??tres g?©ographiques d?©finis, des structures d'accompagnement
des entreprises. Ils coexistent aux c??t?©s d'autres structures (ils
repr?©sentent un peu moins de 20 % des d?©penses totales de soutien
aux entreprises consenties par l'?‰tat) mais ont r?©duit l'?©parpillement
des aides. Leur mode de gestion constitue les cl?©s de leur succ??s car
la confiance des entrepreneurs est plus forte que vis-? -vis de services
d'?‰tat. ?? c??t?© des syst??mes classiques d'aides financi??res des PME
(garanties de pr??ts, soutien ?  l'innovation des jeunes pousses, aide
publique au capital-risque etc.), l'accomp agnement mis en place par le
SBS est gage d'efficacit?©. ?? cet ?©gard le SBS pilote actuellement un
projet interminist?©riel visant ?  promouvoir la culture d'entreprise, ? 
informer les entrepreneurs sur leurs obligations l?©gales, ?  accro?®tre la
consommation d'accompagnement sous toutes ses formes par les
cr?©ateurs et ?  identifier les barri??res d?©courageant les minorit?©s
d'entreprendre.

Enfin, le SBS veille ?  s'assurer que l'aide disponible r?©pond ?  des
standards de qualit?© par l'accr?©ditation des organismes pub lics ou
priv?©s intervenant dans l'accompagnement des entreprises. Le
Business Link peut d?©livrer lui-m??me ses conseils ou les sous traiter,
notamment par les biais des " enterprise agencies ", organisations
locales qui existent depuis longtemps.
La dotation attribu?©e par le SBS aux Business Links d?©pend aussi en
partie des performances r?©alis?©es compar?©es aux indicateurs prescrits
dans le contrat. Une proc?©dure d'enqu??te de satisfaction aupr??s des
clients est r?©alis?©e. Aux objectifs de l'?‰tat peuvent s'ajouter des
priorit?©s plus locales puisque les collectivit?©s locales abondent
?©galement au financement des Business Links, ce qui en fait un outil
souple et adapt?© aux r?©alit?©s territoriales.
?? ?©galement ?©t?© cr?©?© au Royaume-Uni un portail d'informations "
Global Watch ", portail bien dot?© par les Pouvoirs publics (environ 200
millions d'euros). Sont ainsi combin?©s les r??les des Directions
r?©gionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE)
et de l'ADIT avec des moyens cons?©quents. Pour autant, il semble que
les PME n'utilisent pas cet outil autant qu'esp?©r?© faute de temps
disponible et/ou de formation ad?©quate.
Aux ?‰tats-Unis, l'existence de liens continus entre les entreprises et
l'administration f?©d?©rale ou locale autorise des actions implicitement
concert?©es dans des domaines d'int?©r??t national. L'action des soci?©t?©s
savantes (" think tank ") est aussi d?©terminante et leur r??le tant d ans
la circulation des id?©es que dans le financement de divers projets est
reconnu. Or, ces institutions regroupent des entreprises et des
membres de l'administration et du mo nd e politique. Les diverses
formes de partenariat sont aussi abondamment d?©velopp?©es.
La Small Business Administration (SBA) se donne pr?©cis?©ment pour
objectif de faire entrer la pr?©occupation des petites entreprises d ans
tous les domaines r?©glementaires ou l?©gislatifs et dans les
pr?©occupations quotidiennes de l'administration am?©ricaine. Elle
constitue aussi un interlocuteur unique pour les PME. Elle apporte une
aide dans le domaine de l'innovation et de la recherche via le Small
Business Innovation Research (SBIR) et s'assure qu'une part de tous
les march?©s publics est r?©serv?©e aux PME. En outre, les industries de
d?©fense sont impliqu?©es dans plus de 50 % des p??les de comp?©titivit?©.
On sait que les industries civiles b?©n?©ficient aussi abondamment des
retomb?©es des programmes militaires en termes de recherche
notamment. Les ?‰tats-Unis ont d?©fini, lors de la pr?©sidence Clinton en
1995, l'objectif de faire des grandes entreprises am?©ricaines les leaders
mondiaux dans de nombreux domaines (" competitive intelligence ").
Apr??s la chute de l'URSS, l'?©norme arsenal de moyens de surveillance
disponible a ?©t?© r?©orient?© ?  plus de 60 % sur l'?©conomie alors qu'une
partie du reste a ?©t?© d?©volue ?  la lutte contre le terrorisme.
C'est sans ?©tat d'??me que les ?‰tats-Unis abordent la d?©fense de
leurs entreprises : l'administration am?©ricaine est capable de se
mobiliser fortement, par tous les moyens, pas seulement pour aider ? 
la conclusion de quelques gros contrats jug?©s prioritaires, comme la
vente de Boeings par exemple mais aussi pour appuyer les petites
entreprises dans toutes leurs d?©marches. Ainsi, par exemple, une
cellule au d?©partement d '?‰tat assure la liaison avec les milieux
d'affaires afin d'informer sur les n?©gociations internationales en cours
mais aussi de recueillir les avis et les beso ins des entreprises. Un site
Internet a ?©t?© b??ti afin de signaler les opportunit?©s pour les ?©changes
internationaux et, en liaison avec la SBA, une fraction de celles-ci
concerne sp?©cialement les PME. Le nouvel objectif affich?© en 2004 par
George Bush est de s'atteler d?©sormais aux petites entreprises
am?©ricaines et d'en faire les leaders mondiaux. Cette logique
fonctionne actuellement ?  plein r?©gime d'autant que les appuis
politiques au Congr??s sont tr??s forts. C'est ainsi que les ?‰tats-Unis ont
n?©goci?©, lors de leur adh?©sion ?  l'Organisation mondiale du commerce
(OMC) une clause d'exception pour leurs PME...
L'administration am?©ricaine sait se mobiliser pour aider les entreprises,
m??me si celles-ci sont de petite taille : ainsi, u n contrat non pay?© ? 
une PME am?©ricaine a donn?© lieu, dans un pays d'Am?©rique latine, ? 
l'intervention de l'ambassadeur des ?‰tats-Unis ! Des contacts sont
organis?©s aussi ?  leur demande afin de favoriser leurs implantations par
exemple. Les r?©seaux gouvernementaux, voire ceux du Congr??s, sont
utilis?©s afin de proc?©der ?  des v?©rifications prudentielles que les petites
entreprises sont hors d'?©tat de conduire. Dans les ambassades, le "
Department of Commerce " dispose de personnel charg?© de
mener des expertises dans divers domaines afin d'aider les entreprises
?  d?©velopper leur pr?©sence commerciale. Souvent, il s'agit de personnel
embauch?© localement afin de bien conna?®tre la culture et les
proc?©dures du pays consid?©r?©.
L'embauche est pr?©c?©d?©e d'une v?©rification de s?©curit?© op?©r?©e par le "
State Department " Des ?©tudes ?  la demande (payantes, environ 600
dollars par jour) peuvent m??me ??tre r?©alis?©es. En outre, les bonnes
pratiques du pays sont analys?©es. Ces cellules travaillent avec des
objectifs de performance introduits progressivement depuis environ 1 0
ans et avec des contrats de confidentialit?©.
?? cet ?©gard, il existe aupr??s du Congr??s un organe charg?©
sp?©cifiquement de d?©fendre les int?©r??ts des PME : l' " Office of
Advocacy ". Cet organisme agit dans les diff?©rents domaines de
comp?©tences des minist??res ; ainsi, pour ce qui rel??ve des contrats
internationaux ?  l'exportation pour le " Department of Commerce ", pour
les probl??mes de corruption ou de non-paiement ou encore de
concurrence d?©loyale p our le " State Department "... Cette aide
gratuite est tr??s pr?©cieuse pour mettre ?  port?©e des PME des
opportunit?©s souvent juridiquement tr??s complexes.

Il reste que, aux ?‰tats-Unis ?©galement, la n?©cessit?© de coordonner les
diverses agences gouvernementales est pr?©sente et la SBA ne parvient
pas toujours ?  jouer parfaitement le r??le de guichet unique. Ainsi, dans
les diff?©rents ?©tats, il existe des cellules d'aide ?  l'exportation (US
Export Assistance Centers) qui se mettent ?  la disposition des
entreprises, sp?©cialement des petites et pr?©sentent les diverses aides
offertes par le
Department of Commerce, l'Export-Import Bank, le State Department...
Ces centres se font conna?®tre dans tout le pays car le moyen de
coordination le plus simple retenu a ?©t?© d'inciter les PME ?  s'adresser
d'abord prioritairement ?  l'?©chelon local. Ensuite, le prob l??me est
?©ventuellement pos?© ?  l'?©chelon central, ?  Washington, si c'est
n?©cessaire.
Un organisme de formation, le " Small Business Education Center "
propose aux petites entreprises des formations et des conseils
techniques gratuits, en partenariat avec les universit?©s.
Le Department of Commerce s'efforce de cr?©er des liens entre
entreprises, pour les besoins du commerce international, en s'appuyant
sur les ambassades am?©ricaines. Il anime ?©galement un comit?© de
coordination charg?© de d?©finir une politique strat?©gique de promotion
des exportations et d e mettre en coh?©rence les actions des diff?©rents
minist??res et des agences (SBA, Eximbank...) concern?©s.
Dans ce comit?©, les d?©cisions sont p rises par consensus. Son r??le
est tout ?  fait essentiel pour ?©viter la comp?©tition entre organismes et
renforcer le partenariat dans le but accro?®tre l'efficacit?© du dispositif.
Pour exercer au mieux ses fonctions, le " Department of Commerce "
s'appuie sur des rencontres avec les chambres consulaires et les
organisations professionnelles. Afin d'optimiser son action, ce minist??re
a lanc?© une ?©tude scientifique lourde sur les besoins des entreprises
dont les r?©sultats ont ?©t?© p ris en compte pour affiner les m?©thodes de
travail. Comme en France, les entreprises sont parfois m?©fiantes car
elles craignent q ue le gouvernement n'utilise, notamment ?  des fins
fiscales, les informations fournies. Il faut donc cr?©er un climat de
confiance, bas?© sur une grande transparence des fonctions. Aux ?‰tats-
Unis, les mo yens d?©volus ?  la protection de la propri?©t?© intellectuelle
sont impo rtants. Il existe d'abord une culture de respect de
celle-ci : ?  l'?©cole primaire, les enfants so nt sensibilis?©s ?  la propri?©t?©
intellectuelle, ?  universit?©, to ut plagiat est s?©v??rement p uni. Le sujet
est donc sensible. Au niveau f?©d?©ral, 7 000 personnes environ
travaillent pour l'" United States Patent and Trademark Office ", agence
charg?©e de l'enregistrement des marques et brevets. Cette agence est
enti??rement financ?©e par les frais d'enregistrement des brevets (il existe
toutefois des r?©ductions pr?©vues pour les PME).
Le Congr??s lui a donn?© pour mission de sensibiliser les PME sur les
risques de contrefa?§on. L'un des enjeux essentiels est de faire prendre
conscience qu'il faut prot?©ger son savoir-faire internationalement et non
seulement aux ?‰tats-Unis. Or, les PME so nt les plus vuln?©rables mais
aussi les plus difficiles ?  atteindre faute de temps et de moyens. Il faut
les alerter sur le fait que d?©poser un brevet est co?»teux mais que ne
pas le faire peut s'av?©rer ruineux ! Une vaste campagne d'information a
donc ?©t?© lanc?©e, en utilisant divers moyens : site Internet, journaux,
contacts divers et conf?©rences. Ces conseils seraient tr??s co?»teux s'ils
devaient ??tre dispens?©s ?  titre payant, par des avocats, par exemple.
Ceci explique peut-??tre le r?©el succ??s de ces conf?©rences, d?©j? 
dispens?©es dans plusieurs ?‰tats et qui vont s'?©tendre. Toute PME qui
interroge l'United States Patent and Trademark Office (USPTO) a ainsi
acc??s ?  un conseiller en ligne qui l'aide ?  identifier son probl??me, lui
explique les proc?©dures, lui propose une protection ad?©quate et, si
n?©cessaire, lui conseille de contacter un avocat sp?©cialis?©. Le Federal
Bureau of Investigation (FBI) a identifi?© 13 pays comme
particuli??rement agressifs en mati??re d 'espionnage industriel. Les
sanctions pr?©vues par la loi de 1996 sont tr??s lourdes mais il faut que
l'entreprise ait pris les mesures de protection " raisonnables ". Le FBI
s'efforce d'informer les entreprises sur les risques encourus, sur les
indices permettant de rep?©rer
d'?©ventuelles tentatives (visites, contacts internationaux, travail hors
heures normales, int?©r??t pour des sp?©cialit?©s hors fonctio n,
consultants, contrats temporaires...) et sur les bonnes pratiques. Pour
cela, il organise des conf?©rences, des sessions de formation des
cadres, actions cibl?©es actuellement sur les entreprises technolo
giques et sp?©cialement celles travaillant pour la D?©fense. Ces actions
devraient ??tre poursuivies.
Pour ce qui concerne le financement des exportations, l'Eximbank
accorde des pr??ts sup?©rieurs ?  1 million de dollars ; pour les PME, la
SBA propose de financer en-dessous de ce seuil ?  la fois les
exportations et les d?©penses connexes non li?©es ?  un contrat
sp?©cifique (proc?©dure dite " export express "). Ceci permet de financer
des d?©penses de promotion : expositions...
Pour la recherche et d?©veloppement, certains ?‰tats ou des villes
(Chicago, Atlanta, Los Angeles, New York...) abondent les primes
accord?©es et instruites par le gouvernement f?©d?©ral, ce q ui permet de
limiter le co?»t de gestion des dossiers. Il semble que c'est lorsqu'il y a
association d'aides natio nales et locales que le succ??s est le plus
grand. L'information g?©n?©rale est fournie par le gouvernement f?©d?©ral et
l'adaptation concr??te (formation, pr??ts, accompagnement personnalis?©)
est faite au niveau local. Ceci permet aussi de r?©duire les co?»ts et la
lourdeur bureaucratique, qui inqui??te toujours les PME.
Reste ?©videmment ?  organiser la coordination des acteurs publics,
t??che parfois ardue. Les PME innovantes sont souvent des
?©manations des universit?©s et sont cr?©?©es pour d?©velopper un produit
provenant des recherches universitaires, parfois avec des aides
publiques (programme " SBIR " notamment). Leur financement est
souvent d?©licat car elles sont trop petites pour recourir au capital-risque
(" venture capital ") et doivent trouver des " Business Angels " ce qui
est souvent tr??s d?©licat.
Participer ?  un programme de d?©pense militaire peut ??tre pour une
petite entreprise am?©ricaine un atout important en termes de
retomb?©es technologiques induites et en termes de soutien ?  l'activit?©
(les d?©penses du Pentagone sont ?  l'heure actuelle au niveau de celles
de la Seconde Guerre mondiale et repr?©sentent 60 % des d?©penses
f?©d?©rales). Les risques sont toutefois importants car si les offres de
cette entreprise ne correspondent plus aux besoins, elle sera laiss?©e
sans commande... S'introduire comme fournisseur de la D?©fense est
suffisamment difficile pour une entreprise de petite taille p our qu'une
cellule ait ?©t?© cr?©?©e au Pentagone pour les aider ; les objectifs de
participation des PME aux programmes de d?©pense militaire sont
n?©goci?©s annuellement avec la SBA (en ce moment 23 % du total, 17
% il y a quelques ann?©es) et font l'objet d'un rapport
annuel au Congr??s (le non respect des objectifs doit ??tre motiv?©).
Comme les PME sont souvent parmi les entreprises les plus
innovantes, elles peuvent se battre dans de nombreux secteurs et, du
fait de leur croissance, sortent m??me assez vite parfois de la cat?©gorie
PME ! Depuis deux ans, un " challenge programme " a ?©t?© cr?©e qui
permet ?  une PME de proposer au Pentagone de faire mieux qu'une
grande entreprise sur un programme donn?© et le Pentagone doit alors
lui donner sa chance. Quelques cas se sont d?©j?  pr?©sent?©s. De m??me,
des prix sont propos?©s pour r?©pondre ?  certains besoins du Pentagone.
Cela suscite comp?©tition et innovation m??me si on enregistre aussi des
?©checs dans cette " course au prix ".
Les transferts de technologie sont strictement contr??l?©s par le
Pentagone, y compris dans le cas o?? les fournisseurs sont des
entreprises ?©trang??res, ce qui peut ??tre un frein ?  la conclusion de
partenariats. Des contraintes fortes sont impos?©es aux entreprises
participant ?  ces programmes.
Au total, la France, qui s'est pr?©occup?©e d'intelligence ?©conomique 10
ans apr??s les ?‰tats-Unis, est aujourd'hui plut??t bien plac?©e en Europe,
apr??s toutefois l'Angleterre et la Su??de.


2.4.2.3 II - L'INTELLIGENCE ?‰CONOMIQUE DANS LES ENTREPRISES


Dans le monde pr?©sent, mondialis?© et caract?©ris?© par la rapidit?© des
changements, les entreprises ne peuvent plus se contenter d'offrir un
bon produit au bon prix. Il leur faut conna?®tre et bien appr?©hender leur
environnement, les demandes r?©elles et potentielles, les n?©gociations
en cours, les menaces ?©ventuelles... L'intelligence ?©conomique doit
aider les d?©cideurs ?  faire face ?  toutes ces exigences. Elle p ermet "
d'entrer dans la complexit?© de l'autre " (revue D?©fense, novembre-
d?©cembre 2005). Conna?®tre l'autre est important mais ne suffit pas, il
faut int?©grer cette connaissance dans son environnement habituel c'est-
? -dire la soci?©t?© politique, industrielle, ?©conomique, culturelle du pays
consid?©r?©.
Dans les entreprises, le concept et les pratiques demeurent encore
parfois flous m??me si la prise de conscience que l'intelligence
?©conomique est un facteur de r?©ussite se r?©pand.
En pratique, une d?©marche d'intelligence ?©conomique implique la mise
en place de diff?©rents outils permettant de partager efficacement
l'information entre les services et les collaborateurs mais ?©galement
d'analyser l'information interne ?  l'entreprise parfois sous-exploit?©e.
Dans une entreprise, l'information utile est celle dont ont besoin les
diff?©rents niveaux de d?©cision pour ?©laborer et mettre en ?“uvre de
fa?§on coh?©rente la strat?©gie et les tactiques n?©cessaires ?  l'atteinte
des objectifs d?©finis par l'entreprise dans le but d'am?©liorer sa position
dans son environnement concurrentiel.
La ma?®trise de l'information est devenue une condition de comp?©titivit?©,
sinon de survie. Toute information externe peut ??tre le signe avant-
coureur d'un ?©v?©nement majeur ; l'ignorer peut se r?©v?©ler tr??s
dangereux. Dans cet esprit, il ne faut pas n?©gliger l'information orale,
souvent informelle, mais tr??s riche. L'information doit certes exister
mais elle doit aussi et surtout ??tre trait?©e, c'est-? -dire tri?©e,
hi?©rarchis?©e, reli?©e avec le contexte... en r?©sum?© ??tre pertinente,
coh?©rente, faire sens. Elle aide ?  la prise de d?©cision qui doit
d?©sormais ??tre opportune mais aussi rapide. Ce doit ??tre une posture
g?©n?©rale de l'entreprise, partag?©e par tous afin d'??tre la plus efficace
possible. Il ne s'agit pas seulement d'organiser une veille ou encore de
s?©curiser les donn?©es et les infrastructures, m??me si ce point est
essentiel, mais aussi d'avoir sans cesse une attitude plus offensive.
L'enjeu est en r?©alit?© d'int?©grer la d?©marche d'intelligence ?©conomique
au c?“ur des activit?©s de l'entreprise. C'est la direction g?©n?©rale elle-
m??me qui doit impulser la dynamique m??me si, concr??tement, des
cellules peuvent ??tre charg?©es de mettre en ?“uvre la veille, la
circulation de l'information et les protections n?©cessaires.
Souvent, l'organisation et le mode de gouvernance de l'entreprise en
seront modifi?©s : de nouveaux r?©seaux informationnels pourront se
cr?©er, une approche transdisciplinaire sera encourag?©e, les d?©cisions
seront davantage d?©centralis?©es... La d?©multiplication de sources
d'information, la gestion en temps r?©el des connaissances et la
dimension plan?©taire des r?©seaux ont fait appara?®tre une ?©vidence : une
seule personne ne peut tout savoir et tout d?©cider. Une d?©marche
d'intelligence ?©conomique est utile d??s qu'existe une situation de
concurrence. La taille et le secteur d'activit?© importent peu, sauf
lorsqu'il s'agit de domaines strat?©giques. Aujourd'hui, adopter une
d?©marche d'intelligence ?©conomique est devenu essentiel pour de
multiples raisons, parmi lesquelles :

- les difficult?©s qu'ont les entreprises fran?§aises ?  se d?©velopper en
dehors des zones traditionnelles d'?©changes ainsi q u'en t?©moigne le
d?©ficit du commerce ext?©rieur ;
- la concurrence aviv?©e des nouveaux pays ?©mergents n'?©pargne plus
aucun secteur ;
- l'?©tat de saturation concurrentiel de certains march?©s conduit ?  des
situations d'affrontement ?©conomique dures et contraint les entreprises
?  s'organiser pour d?©tecter en permanence des niches nouvelles ;
- parfois, la tentation de " coups ", de bonnes affaires supplante les
strat?©gies de pr?©sence p?©renne sur les march?©s ?©trangers ;
- les partenariats public-priv?© susceptibles de f?©d?©rer les ?©nergies sont
encore trop rares ;
- l'environnement des entreprises (r?©glementaire, approvisionnement en
mati??res premi??res ou en ?©nergie...) est devenu incertain et mouvant ;
- des entreprises ont ?©t?© victimes d'op?©rations de d?©stabilisation, par
manipulation de l'information avec usage de forums de discussion,
sites, analyses d'experts boursiers, commentaires de la presse
sp?©cialis?©e... ;
- les nouvelles technologies contribuent ?  faciliter les fuites
d'informations. La capacit?© de stockage et la facilit?© de transport de
clefs USB, l'usage de standards Wifi ou Bluetooth accroissent les
vuln?©rabilit?©s en permettant d'extraire et de diffuser rapidement et
ais?©ment de nombreuses informations. Toutes les entreprises, quelles
que soient leurs tailles, peuvent ??tre sujettes ?  cette menace.
Ainsi, l'analyse des risques doit-elle ??tre men?©e en parall??le avec celle
des opportunit?©s. En effet, tout risque quelle que soit sa nature se
traduit in fine par un risque financier. Il faut donc ??tre apte ?  le mesurer,
le hi?©rarchiser et chercher ?  s'en pr?©munir ou ?  tout le moins ?  pr?©voir
des strat?©gies de riposte ou de repli. De plus, il faut s'efforcer de cr?©er
et de faire vivre des r?©seaux d'entreprises. L'action de l'?‰tat, si elle est
n?©cessaire, ne peut y suffire. Les entreprises qui r?©ussissent le mieux
appartiennent souvent ?  des pays o?? il peut exister des " logiques de
meutes ", conduisant ?  faire bloc autour de champions nationaux.
L'exemple de Nokia est int?©ressant ?  cet ?©gard : un petit pays a su
d?©velopper une logique patriotique de soutien ?  une entreprise devenue
leader de son secteur. Il faut toutefois que les entreprises renoncent ? 
une attitude de m?©fiance ?  l'?©gard des Pouvoirs publics.


2.4.2.3.1 A - LES GRANDES ENTREPRISES : D?‰J?? BIEN INFORM?‰ES ET, DANS LA PLUPART DES CAS, DOT?‰ES DES OUTILS N?‰CESSAIRES


Les grandes entreprises (environ 1 500 en France) sont depuis
longtemps familiaris?©es pour la plupart avec l'intelligence ?©conomique.
Des cellules ont tout d'abord ?©t?© cr?©?©es aupr??s des directions
g?©n?©rales, souvent anim?©es par d'anciens officiers mais leurs objectifs
demeuraient impr?©cis. Des m?©thodes d'inspiration militaire visaient ? 
rechercher diverses informations non r?©ellement identifi?©es.
Ensuite, des projets particuliers ont ?©t?© s?©lectionn?©s pour faire l'objet
de ces traitements ; par exemple, conqu?©rir un march?© donn?©, prot?©ger
un produit... Dans le m??me temps, la d?©marche a ?©t?© davantage
int?©gr?©e aux activit?©s de l'entreprise, en tant que partie des " projets ".
L'intelligence ?©conomique a ainsi ?©t?© recentr?©e.
Dans un troisi??me temps, en 2003-2004, l'intelligence ?©conomique a
?©t?© appliqu?©e ?  la gestion de l'image de l'entreprise que l'environnement
per?§oit (" perception management "). Il s'est alors agi de ma?®triser la
production d'informations, de connaissances, techniques ?©galement
bien connues du monde militaire. Il convient de se baser sur des faits
r?©els (la diffusion de fausses informations ne peut tromper longtemps et
d?©truit la cr?©dibilit?©), de les orchestrer, les valoriser en utilisant d es
caisses de r?©sonance appropri?©es.
Actuellement, Internet joue un r??le cl?© dans ce domaine en raison de
sa rapidit?© et de sa grande accessibilit?©. On assiste ainsi ?  la
naissance de faux sites contre lesquels une bataille juridique est
possible mais longue et co?»teuse. Plus perverse est la cr?©ation de
sites qui, sous couvert " d'expression citoyenne ", s'emparent d'une
information et la font monter en puissance, alimentent les
controverses...
Certes, des r?©actions en mati??re de communication sont possibles
mais elles sont souvent trop tardives pour corriger une image ternie.
Bien ?©videmment, de telles m?©thodes peuvent ??tre utilis?©es
positivement, avec un co?»t modique, pour cr?©er des mouvements de
soutien ?  tel ou tel produit ou projet... L'intelligence ?©conomique doit
donc ??tre mise en ?“uvre sous ses deux aspects :
- d?©fensif : c'est le plus ancien et peut-??tre le plus intuitif ; il vise ? 
prot?©ger l'entreprise de toutes menaces : informatique, atteinte ? 
l'image, contrefa?§on, pillages de toutes natures, d?©bauchage de
collaborateurs...
- offensif : il devient essentiel ; il vise ?  se donner les moyens de durer
et de se d?©velopper. Pour cela, la veille est un premier outil mais elle
doit s'accompagner de m?©thodes d'organisation visant ?  mettre en
place un travail en r?©seau, ?  mieux anticiper, ?  mobiliser tous les
collaborateurs de l'entreprise, ?  assurer une communication efficace.
1. L'application de l'intelligence ?©conomique sous un angle
d?©fensif
L'entreprise est confront?©e ?  un certain nombre de risques qu'elle se
doit de couvrir pour se prot?©ger contre la concurrence mais aussi pour
pouvoir affronter une crise ou red?©marrer en cas de sinistre.
1.1. La protection des donn?©es et de l'informatique
Analyser les risques, c'est souvent d'abord et avant tout identifier les
menaces sur les r?©seaux informatiques. Celles-ci peuvent ??tre internes
ou externes ?  l'entreprise. Il convient alors d'analyser les impacts
possibles et de mettre en ?“uvre des mesures d'att?©nuation de ces
risques susceptibles de paralyser la vie de l'entreprise. Ces mesures n
'annulent pas le risque mais tendent ?  le ma?®triser.
Bien s?»r des proc?©dures de pr?©caution ?©videntes doivent ??tre mises en
?“uvre telles les sauvegardes, les anti-virus, les pare-feu. Des
cryptages peuvent ??tre instaur?©s. Des outils, des normes et des m?©tho
des existent pour assurer la s?©curit?© des syst??mes d'information. La
mise en place d'une politique de s?©curit?© informatique est d?©sormais
incontournable.
Les plate-formes de veille et de partage d'informations sont aujourd'hui
arriv?©es ?  maturit?©. Reste ?  ma?®triser leur mise en ?“uvre. Les
techniques de cryptographie des courriels commencent ?  se r?©pandre
mais ne sont pas toujours ?©videntes ?  mettre en place ; il est en effet
presque impossible de parvenir simultan?©ment ?  partager l'information
de mani??re simple et efficace et ?  assurer la protection de celle-ci : il
faut donc arbitrer sans c?©der trop vite au " syndrome de l'hu?®tre " qui a
pour cons?©quence une fermeture frileuse et st?©rilisante de l'entreprise.
Cependant, la l?©gislation ne facilite pas le contr??le de la circulation des
informations, le pillage des bases de donn?©es n'?©tant ni difficile, ni
s?©rieusement puni. Une d?©marche utile consiste en la signature, avec
l'ensemble des partenaires sociaux, d'une charte d'utilisation et de
transmission des donn?©es de l'entreprise.

1.2. Le plan de continuit?© d'activit?©
Plus largement, l'entrepreneur a tout int?©r??t ?  mettre en ?“uvre un plan
de continuit?© d'activit?© qui a pour but la reprise progressive des activit?©s
de l'entreprise apr??s une catastrophe. Un centre de secours peut ??tre
?©tabli dans d'autres locaux pour que l'activit?© puisse red?©marrer m??me
en cas de dommages graves. ?? cet ?©gard le stockage de copies de
sauvegarde constitue une pr?©cieuse garantie de pr?©servation des
donn?©es.
Le plan doit ??tre ?©tabli en concertation avec tous les acteurs de
l'entreprise, y compris et avant tout avec les salari?©s. Des ?©quipes de
pilotage mettent en ?“uvre le plan de secours au niveau strat?©gique
(quelles actions, quelles priorit?©s ?) au niveau tactique (coordination) et
au niveau op?©rationnel. Ces ?©quipes doivent ??tre identifi?©es et
pr?©par?©es ?  l'application des proc?©dures. Des exercices et une
maintenance r?©guli??re doivent ??tre assur?©s.
1.3. Les brevets
Les entreprises innovantes doivent ?©galement ??tre tr??s vigilantes sur la
protection de leurs produits : breveter une innovation doit devenir un
r?©flexe, m??me s'il faut pr?©voir un budget pour cela. Le brevet doit en
outre couvrir le monde entier en raison de la mondialisation des
?©changes et donc des menaces.
Pourtant, si d?©poser un brevet n'est pas trop co?»teux, le maintenir l'est
car il faut alors le traduire dans les langues des pays concern?©s et
c'est une proc?©dure tr??s co?»teuse. D'apr??s le droit europ?©en des
brevets, apr??s 18 mois, un brevet tombe s'il n'a pas ?©t?© exploit?©. Une
d?©couverte doit donc ??tre soit traduite en produit commercialisable par
l'entreprise elle-m??me soit vendue ?  un exploitant futur. Or, en France,
le march?© des innovations brevet?©es est quasi-inexistant : il n'existe
pas de courtiers en la mati??re et les cabinets de conseil en brevets
s'int?©ressent peu ?  l'aspect " vente ". En ce domaine, comme d'ailleurs
dans celui de la transmission d'entreprises6, il serait avantageux de
disposer d'un site (ou de sites coordonn?©s et harmonis?©s) permettant
de rapprocher offreurs et demandeurs.
Une telle am?©lioration de la gestion des brevets au niveau national rev??t
un caract??re d'urgence ?  un moment o?? la recherche est affich?©e
comme une priorit?©, o?? l'on sait que l'innovation est une clef de la
comp?©titivit?© et o?? certains brevets fran?§ais ont ?©t?© perdus au profit
d'entreprises ?©trang??res... (Un seul exemple, parmi d'autres : une
entreprise fran?§aise qui d?©tenait des licences de d?©couvertes de
l'Institut national de la sant?© et de la recherche m?©dicale (INSERM) a
?©t?© rachet?©e par une entreprise am?©ricaine).
Le droit de la propri?©t?© intellectuelle est complexe, d'autant que la
protection de ses propres produits doit s'accompagner, dans
l'entreprise, du souci de ne pas entreprendre la pro duction d'un bien
d?©j?  prot?©g?© ailleurs dans le monde. Dans ce domaine, comme dans
bien d'autres, les PME-PMI ont besoin de conseils avis?©s et d'une
accession commode ?  l'information n?©cessaire. L'Institut national de la
propri?©t?© intellectuelle (INPI) d?©livre les brevets, marques, dessins et
mod??les, prot??ge et valorise ainsi l'innovation car, dans un monde
globalis?©, la prop ri?©t?© industrielle devient un levier de comp?©titivit?©
important pour les entreprises innovantes, donc une source de richesse
et de d?©veloppement pour l'?©conomie.
17 000 demandes de brevets sont d?©pos?©s chaque ann?©e en France.
S'y ajoutent 68 000 demandes de marques et 70 000 dessins et
mod??les. ?? titre d'exemple, le groupe Bosch, qui r?©alise 63 % de son
chiffre d'affaires dans l'industrie automobile, d?©pose quelque 2 800
brevets chaque ann?©e.
L'INPI donne aussi acc??s aux proc?©dures europ?©ennes et
internationales de demandes de brevets. En effet, l'Office europ?©en des
brevets (OEB) joue d?©sormais un r??le cl?© en ce domaine. Y participent
des pays membres de l'Union europ?©enne mais aussi des pays
candidats dont la Turquie. Enfin, au niveau mondial, existe
l'Organisation mondiale de la propri?©t?© industrielle (OMPI).

6 cf. avis vot?© en d?©cembre 2004 par le Conseil ?©conomique et social sur le rapport
de Mme Fran?§oise Vilain : " La transmission des PME artisanales, commerciales,
industrielles et de services "
L'INPI se donne pour objectif de sensibiliser les PME mais aussi les
milieux de la recherche et les jeunes ?  la prop ri?©t?© industrielle, ?  l'aide
de programmes destin?©s ?  ces divers publics. Il d?©livre ?©galement toute
l'information n?©cessaire ?  la pratique de la propri?©t?© intellectuelle et
publie des statistiques et des ?©tudes. Or, ces bases de donn?©es sont
une source tr??s pr?©cieus